GCO
Osons la vérité
«
C'est l'enfer pour circuler... 30mns pour faire 7kms... j'ai jamais
vu autant de camions ailleurs » Ces paroles traduisant une
exaspération légitime pourraient être tenues par un automobiliste
reliant Molsheim à Strasbourg aux heures de pointe. Ces propos sont
ceux d'un internaute sur le site de Ouest France il y a 4 mois et la
ville concernée n'est autre que Nantes. Ils recoupent l'avis des
nantais consultés « des bouchons? Beaucoup et partout »
« pas moins de 45mns à 1h30 pour 30kms aux heures de
pointe ». Fort de ses 590.000 habitants, l'agglomération
nantaise souvent citée en exemple dispose pourtant d'une rocade de
contournement tout comme Toulouse. Le périphérique toulousain est
en fait un anneau routier de 35 kms qui encercle la ville
presque entièrement à 2 et 3 voies. Il existe même un site
internet qui lui est consacré et qui recense tous les lieux à
bouchons. Les habitants de la métropole toulousaine (700.000 hab.)
interrogés parlent de 'cauchemar quotidien'. Montpellier et les
450,000 habitants de son agglomération ne sont pas mieux lotis. Il
faut facilement 1heure à 1heure dix pour parcourir 35kms. Le 13
octobre 2012, « Midi Libre » titrait sur les bouchons et
soulignait que la ville a grandi mais le réseau routier n'a pas
suivi.
Face à la saturation des
axes routiers observée dans les années 70 et 80, la plus part des
grandes agglomérations françaises se sont dotées de rocades,
contournement, périphérique,... .
Force est de constater
que Toulouse, Montpellier, Bordeaux pour ne citer que ces grandes
métropoles disposent d'un périphérique ou d'un contournement et
pourtant non seulement les bouchons existent toujours mais ils sont
même plus conséquents, si on se fie au classement effectué l'an
passé par la société de GPS hollandaise Tomtom et repris entre
autres par largus.fr.
Strasbourg n'apparait
qu'à la 8è place sur 10 villes étudiées.
Ayons alors le courage de
reconnaître que le GCO déplacera peut-être les bouchons mais en
aucun cas ne les résoudra. Toutes les villes ont cru en des
solutions simples qui n'étaient que simplistes et qui à terme n'ont
jamais rien résolu face à un urbanisme anarchique et à l'absence
de réflexion originelle sur l'intermodalité.
Et puis n'oublions pas
qu'en France, cela fait à peine une soixantaine d'années que nous
avons atteint l'auto-suffisance alimentaire. Actuellement, nous
bétonnons par nos constructions et nos infrastructures la surface
d'un département tous les dix ans. En 2100, près de 20% de notre
territoire sera concerné. L'artificialisation des sols n'aura pas
touché les Causses ni les hauts plateaux de l'Aubrac, mais le plus
souvent les meilleures terres agricoles françaises. Mais que vaut
la nourriture terrestre et notre indépendance alimentaire à une
époque où on se nourrit de croissance et de finance?
Les contournements,
rocades, périphériques étaient une solution enthousiasmante et
simple du siècle passé qui n'ont jamais apporté la réponse
escomptée. Car la réflexion n'a jamais été globale et n'a jamais
été capable d'anticiper le moyen et le long terme.
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