samedi 13 avril 2013

des rythmes scolaires et du courage politique



Nous avons appris que la plupart des municipalités ont décidé de surseoir à la mise en place de la réforme des rythmes scolaires.

Or un constat édifiant est fait à chaque enquête internationale concernant nos élèves :
  • ils savent de moins en moins bien lire
  • ils savent de moins en moins réfléchir
  • ils sont ceux qui rendent le plus copie blanche .
Et ceci est dû à l'école primaire où les plus fragiles n'ont pas le temps de mettre en place les connaissances et les raisonnements nécessaires à la réussite au collège et au lycée.
Les scientifiques ont depuis longtemps étudié le rythme que doivent avoir ces enfants pour bien apprendre :
  • sur l'année : travailler 7 semaines et se reposer 2 semaines, les grandes vacances ne doivent pas dépasser 6 semaines.( c'est en partie ce qui avait été mis en place par l'ancien ministre de
    l' Éducation Nationale Chevènement dans les années 80,( cela n'a pas duré à cause des lobbys vacances)
  • sur la semaine éviter les trop grandes coupures parce que, sinon, il faudra reprendre ce qui aura été étudié, les enfants l'ayant oublié.
  • Sur la journée :importance du matin entre 9 et 11h pour les grands apprentissages (math, lecture,) reprise de l'activité du cerveau en fin d'après-midi en particulier pour les révisions : l'après-repas devant être réservé à la détente.

    Notre ministre n'est pas allé jusqu'au bout de ces préconisations . Il a simplement décidé que les enfants auraient école pendant 4 jours et demi au lieu des catastrophiques 4 journées imposées par le ministre précédent et qu'ils auraient un moment de « périscolaire » avant de reprendre les cours l'après-midi.
    Nous avons assisté à une levée de boucliers de la part des enseignants (curieux non!!!) et des parents ( encore plus curieux!!!) Voilà des gens qui n'ont pas envie que leurs élèves et leurs enfants réussissent dans l'école de la République ou alors, ils ont pour certains les moyens d'offrir des cours particuliers à leur progéniture pour pouvoir bien montrer les différences entre les enfants : les uns étant plus « intelligents » que les autres. A ceci près que l'intelligence humaine est certes diverse mais sensiblement égale et que certains enfants sont plus formatés que d'autres. Cette organisation est largement responsable de la sclérose de la société française : l' école ne permet pas à toutes les catégories socioprofessionnelles d'envoyer des enfants dans les universités et les grandes écoles. Déjà dans les années 70, le sociologue Pierre Bourdieux avait mis le doigt sur cette grosse dérive : les catégories socioprofessionnelles supérieures se reproduisent et ne laissent pas de place aux enfants d'ouvriers et encore moins d'immigrés : l'ascenseur social est en panne depuis fort longtemps.
    Et nos politiques dans tout cela ? En très grand nombre, ils ont suivi certains enseignants et certains parents d'élèves (attention, certaines associations étaient pour cette réforme) Dans certains villages où l'on avait allègrement décidé des 4 jours depuis au moins une grande décennie, les enseignants n'allaient tout de même pas changer leurs habitudes, mais réclamaient «  des petits groupes » comme si ceux-ci étaient la panacée en particulier pour l'émulation et l’entraide : ce qui est très important pour la formation des groupes-classes, mettre en place une citoyenneté du partage, apprendre la différence et le respect de l'autre.
    Que sont devenus les hussards de la République, ces premiers enseignants qui se démenaient pour la réussite des enfants qui leur étaient confiés ?
Courageusement, nos politiques ont préparé la campagne électorale de 2014 : ils ne se sont donc pas « mouillés », ils n'ont pas voulu que les élèves réussissent mieux, que les perspectives du plus grand nombre des élèves soient améliorées.

Félicitons tout ce beau monde pour leurs prises de décisions courageuses : courage, ne faisons rien !!!
cela s'appelle comment ? Clientélisme ? Notre République est vraiment malade de ces politiciens qui perdurent au fil des années et dont le seul et unique souci n'est pas l'amélioration de situations mais celui de rester vissés sur le fauteuil de leur mandat électoral.

Christiane Roth-Ventrella

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